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PHILÉAS VIGNARD

LE DÉCAPITEUR

Je m'appelle Philéas Vignard, et j'ai grandi dans les faubourgs sordides du Sud au sein d'une famille de tanneurs. La vie y était aussi impitoyable que les ruelles sombres qui serpentaient entre les maisons délabrées. Mais malgré la misère ambiante, une figure se démarquait dans ce paysage désolé : le Dr. Goldmar. Alchimiste de renom, il était notre phare, un homme dont les talents en médecine et en sciences occultes avaient sauvé d'innombrables vies. Ses remèdes, issus de savoirs anciens, étaient réputés pour leurs vertus curatives, et dans notre quartier tourmenté, il était respecté de tous. Pour beaucoup, il était plus qu’un homme de science ; il était notre protecteur.
 

Puis vint l’épidémie. Une maladie étrange, aussi insaisissable que mortelle, s’abattit sur notre cité, semant la terreur et le désespoir. Le Dr. Goldmar, fidèle à sa réputation, se jeta à corps perdu dans la création de nouveaux remèdes. Ses potions, d'abord accueillies comme des miracles, commencèrent à révéler des effets secondaires inquiétants. Pourtant, la population, aveuglée par la peur, continuait de suivre aveuglément ses prescriptions.
 

C’est alors que ma bien-aimée Fanhild et moi avons commencé à remarquer les changements qui s’opéraient en lui. Son regard, autrefois empli de sagesse et de bienveillance, était désormais voilé par une lueur sombre. Ses gestes devenaient brusques, presque maladroits, et ses paroles, autrefois réconfortantes, se faisaient plus énigmatiques et inquiétantes. Malgré nos tentatives pour alerter les autres, nos avertissements se perdaient dans le tumulte de l'effroi collectif.
 

La situation s’aggrava; ceux qui osaient remettre en question les méthodes de Goldmar étaient bientôt traqués par ses hommes de main, des individus étranges, dont l’apparence et le comportement trahissaient une altération profonde. Fanhild et moi, parmi les rares à résister, dûmes fuir, nous terrant dans l'obscurité pour échapper à leur emprise.

Puis, une semaine après l’apparente fin de l’épidémie, l’horreur ultime s’abattit sur notre quartier : tous ses habitants, y compris ma famille, furent transformés en zombies-cannibales, esclaves d’une faim insatiable. Fanhild, seule, échappa à ce destin, mais fut capturée par les sbires de Goldmar.

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La situation vire au cauchemar

Dévasté et impuissant, je me réfugiai dans les ombres, submergé par la douleur et la colère. Mais un soir, alors que je pensais ne jamais voir le bout de cet enfer, des individus mystérieux apparurent. Quelque chose dans leur présence, dans leur manière de se mouvoir, trahissait une force et une détermination bien au-delà du commun des mortels. Drapés dans des manteaux sombres, leurs visages cachés sous des capuches, ils traversaient le quartier dévasté avec une efficacité redoutable, éliminant les créatures décharnées qui peuplaient désormais les rues.
 

Je les abordai avec toute la détermination que je pouvais rassembler, suppliant de me joindre à eux. Après un instant de silence, l’un d’eux, sans un mot, me tendit une épée bâtarde que je reconnus immédiatement : c’était celle de mon oncle, retrouvé parmi les cadavres jonchant le sol. Cette arme, lourde du souvenir des enseignements de mon oncle, devint un symbole de ma quête de vengeance.
 

Avec ces mystérieux alliés, nous progressâmes vers la demeure de Goldmar. Le combat fut intense, les sbires corrompus se jetant sur nous avec une rage insensée, comme des bêtes affamées. Mais ces inconnus semblaient anticiper chaque attaque, maniant leurs armes avec une précision presque surnaturelle.
 

Lorsque nous atteignîmes enfin le repaire de Goldmar, la scène qui m’attendait me glaça le sang. Fanhild, ma douce Fanhild, était là, enchaînée et épuisée. Goldmar, ou plutôt ce qu’il était devenu, se tenait devant elle, son visage déformé par la folie. Se sentant acculé, il plongea un couteau dans le cœur de Fanhild, m’arrachant un cri de douleur. Avant même que je puisse réagir, il lança un sort funeste sur l’un de mes compagnons. Poussé par une rage incontrôlable, je me jetai sur lui, parant ses attaques avec l’épée de mon oncle, et dans un ultime effort, je lui tranchai la tête.
 

Ce n'est qu'après la bataille, en explorant son laboratoire, que la vérité nous fut révélée. Dans un coin obscur, nous découvrîmes une étrange pierre précieuse noire, taillée et scintillant d'une lueur sinistre. Mes mystérieux alliés reconnurent immédiatement l'objet : la Katalyst, une pierre précieuse rare, contenant l'essence d'un dieu maléfique déchu, capable de corrompre l'âme la plus pure. C'était cette pierre qui avait transformé le bienveillant Dr. Goldmar en un monstre, et qui avait conduit à la destruction de tout ce que j'avais de plus cher.

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La source de la corruption de l'alchimiste

La destruction de la Katalyst mit fin à une partie du mal, mais les cicatrices qu’il avait laissées étaient indélébiles. Désormais, ma vie avait un but : traquer et détruire tous ceux qui, comme Goldmar, seraient tentés par le pouvoir et sombreraient dans les ténèbres. Ainsi, je rejoignis ces individus mystérieux, me liant à leur quête secrète. Car désormais, je savais qu’il existe des forces dans ce monde, capables de transformer les plus grandes lumières en ténèbres insondables, et que ce combat, bien qu’invisible pour la plupart, ne devait jamais cesser.

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