SIRVARTE REGNVALD
LA VOIX DU NORD
Fille de Valkrheim et guerrière farouche du Cercle des Loups, Sirvarte Regnvald avait grandi sous la tutelle vigilante du Jarl Arnfrid, mentor respecté pour sa sagesse et sa force inébranlable. Mais cet équilibre fut brisé le jour où Skelnar Vanathorn, fils adoptif du clan et dernier héritier d’une lignée redoutée, défia Arnfrid en duel. Animé par une rage insondable et la puissance de la Katalyst, une pierre sombre et mystérieuse enchâssée dans sa hache, Skelnar tua Arnfrid et revendiqua le titre de Jarl. Sous son joug impitoyable, il imposa son règne de terreur au Cercle des Loups. Sirvarte, désormais captive avec ses compagnons, dut ployer sous l’autorité de celui qui avait autrefois combattu à leurs côtés.
Mais jamais elle ne céderait à la tyrannie de cet usurpateur rongé par la corruption. Ralliant les siens dans l'ombre, Sirvarte fomenta une rébellion audacieuse. Une nuit de tempête, profitant de la fureur des éléments, elle mena ses compagnons d’armes dans un assaut désespéré. Sous la pluie battante et le tonnerre grondant, leurs épées et leurs cris déchirèrent la nuit. Mais à l’aube, encerclés et épuisés, ils furent contraints de se rendre. Pourtant, leur courage et leur vaillance frappèrent Skelnar d’admiration. Il proposa alors à Sirvarte de se joindre à lui pour mener conquêtes et pillages, voyant en elle une force indomptable. Mais Sirvarte refusa catégoriquement. Fidèle à la mémoire de son mentor et à l’honneur de son clan, elle préféra l’exil plutôt que de combattre aux côtés de celui qui avait perverti tout ce qu’elle chérissait.
Sirvarte, en exil dans les neiges de Valkrheim, choisissant la
fidélité à ses valeurs plutôt que la soumission.
Errant dans les étendues glacées de Valkrheim, Sirvarte était hantée par la douleur et la rancœur, cherchant un sens à sa quête de liberté. Un jour, elle croisa Drakan Harren, un membre légendaire de la Guilde de Sombre-Sang, réputé pour traquer les cristaux impies et leurs détenteurs corrompus. En entendant l’histoire de Sirvarte, Drakan reconnut en elle une alliée précieuse, partageant sa haine de la Katalyst. Ils unirent alors leurs forces, liés par une même résolution inflexible : Skelnar devait être arrêté, coûte que coûte.
Lorsque l’heure de la confrontation sonna, Sirvarte et Drakan retrouvèrent Skelnar dans une vaste plaine déserte, baignée d’une lumière froide et blafarde. La Katalyst, pierre noire et hypnotique enchâssée dans la hache de Skelnar, pulsait d’une énergie sombre et sauvage, enflammant son porteur d’une fureur inhumaine. Avant d’attaquer, Drakan demanda à Sirvarte de rester en retrait, l’esprit concentré et prêt à intervenir si nécessaire. Puis, tel un prédateur, il se jeta dans la bataille, frappant avec une précision redoutable, traquant chaque faille dans les défenses de Skelnar.
Mais Skelnar, possédé par la puissance destructrice de la Katalyst, contre-attaquait avec une force surnaturelle. Chaque coup de hache résonnait comme un tonnerre, et l’agilité de Drakan faiblissait sous l’assaut implacable. Dans un éclair aveuglant, Skelnar finit par frapper Drakan au visage, traçant une entaille profonde qui marqua sa peau d’une cicatrice indélébile. Vacillant, Drakan tenta de se relever, mais Sirvarte comprit que même si elle rejoignait le combat, leur chance de vaincre était quasi nulle.
Saisissant l’urgence de la situation, Sirvarte se remémora un chant ancien, un hymne transmis par Arnfrid, son mentor. Ce chant, disait-on, apaisait les âmes et dissipait les ténèbres. Réalisant que cette mélodie serait peut-être leur seule arme, elle prit une profonde inspiration et, résolue, entonna l’hymne sacré des landes glacées de Valkrheim. Sa voix, claire et puissante, s’éleva dans la plaine, enserrant le champ de bataille d’une sérénité presque surnaturelle. Les notes résonnèrent, percées d’une force ancestrale, et commencèrent à affaiblir l’emprise de la Katalyst.
Sous l’influence apaisante du chant, la rage de Skelnar vacilla, et la puissance sombre de la Katalyst commença à s’étioler. Dans un rare moment de lucidité, il réalisa que ce cristal, loin d’être une bénédiction, n’était qu’un fardeau insidieux, dévorant son âme peu à peu. Cet instant d’éveil, fragile mais profond, lui permit de relâcher Drakan et d’épargner Sirvarte, ressentant envers elle une gratitude trouble pour l’avoir ramené à lui-même.
Reconnaissant cette opportunité comme une chance de rédemption, Skelnar accepta leur aide pour se libérer de la Katalyst. Unis par ce pacte, Sirvarte, Drakan, et Skelnar se lancèrent dans une quête commune pour anéantir le cristal maudit, prêts à tout sacrifier pour détruire cette source de corruption.
Unis par un serment, Sirvarte, Drakan et Skelnar se lient
pour détruire la Katalyst, défiant ensemble les ténèbres.
Ainsi, Sirvarte rejoignit la Guilde de Sombre-Sang, portant en elle le souvenir d’un monde qu’elle s’efforçait de préserver des ténèbres. Pour elle, la quête n’était plus une simple vengeance, mais un devoir de protéger l’héritage de son peuple contre les forces obscures. Quant à Skelnar, il entama un chemin de rédemption, hanté par la promesse d’une liberté à reconquérir. Ensemble, ils marchaient désormais dans les brumes glacées de Valkrheim, liés dans une lutte éternelle contre les puissances sombres qui menaçaient leur monde.