VYLORINNE
VESTIGES DU PASSÉ
Terre gorgée d’histoires, le Nord d’Ashann n’est plus ce qu’il était jadis. Soumis au règne assteryen, durant plus de trois milles ans, Vylorinne s’est finalement émancipée de sa condition d’esclave. Le peuple des Volâres est aujourd’hui respecté et leur parole est d’or. Ils sont un symbole de neutralité. Leur sagesse, acquise de leur longue émancipation, est sollicitée pour de nombreuses affaires politiques. Le Chapitre des Treizes possède un droit de regard sur les élections des chambres politiques de l’Archipel. Les relations entre le Nord d’Ashann et le bassin de la mer intérieur sont entretenues rigoureusement et celles-ci, doivent impérativement tenir.
SITUATION ET FRONTIERES
Sur le continent d’Ashann, au Nord-Est, se tient fièrement la Roquerie. Bordée par les eaux de la Percée du Nord, le havre central de ce petit archipel est naturellement protégé par sa cordière d’atolls. Le terrifiant et gargantuesque massif alpin de Senrazzar délimite ses frontières au Nord. Les rivages de l’Est disparaissent pour laisser place à la mer. A l’Ouest, le Marais bleu s’étend jusqu’aux forêts de Da’Asheer. Là où commence le marais, se termine le pays des Volâres. Mais Vylorinne s’étend encore bien plus haut dans les airs. Des îlots flottants dans les cieux étendent le territoire au-delà des accès maritimes et terrestres.
GEOGRAPHIE & HISTOIRE DU PAYS
Balayé par un raz-de-marée, le Nord-Est d’Ashann fut partiellement englouti sous les eaux. La Roquerie et les principaux domaines vylorois se tiennent aujourd’hui sur les vestiges de la grande cité d’Assteryâ.
Les atolls autour de la Roquerie confèrent à Vylorinne un rempart naturel contre les incursions. En effet, pourvus d’ailes, les Volâres, qui sont les principaux résidents de la région, ne construisent pas d’accès pédestre menant à leur nichoir. Le meilleur moyen de s’y rendre c’est le vol.
Les différentes îles flottantes qui surplombent le pays attirent immédiatement l’œil des voyageurs. En 3918 -EA, alors que l’Egide s’affairait à combattre le Traître et le Ranor, les révolutionnaires amorcèrent un plan. Il s’agissait de sauver le maximum d’esclaves et d’annihiler leurs oppresseurs. Grâce aux talents des mages captifs, un grand nombre de vies fût sauvé ce jour-là. Des fragments de terres furent morcelés et imprégnés de magie et s’élevèrent alors dans les airs. A l’apogée de leurs ascensions, le raz-de-marée balaya sans effort l’oppression assteryenne. Les peuples captifs furent alors libérés de leurs geôliers. Ces îles sont aujourd’hui des monuments commémoratifs, rappelant aux générations qu’autrefois, Vylorinne demeurait esclave. L’on trouve évidemment quelques résidences sur ces petits paradis volants. De somptueuses chutes d’eau se déversent dans la mer.
Durant la Grande Émancipation d’Ashann, les Volâres battirent la Roquerie qui devint la capitale du pays. Cette cité circulaire d’un kilomètre et demi de diamètre s’élève jusqu’à huit cents mètres d’altitude. Son sommet est orné d’un toit triangulaire sous lequel trônent fièrement les Treizes sièges.
A l’Ouest de la capitale, la Mâchoire de Senrazzar se dresse imposante et enneigée. Ce massif montagneux est réputé pour ces réseaux souterrains. Nul ne sait vraiment ce qui dort au cœur de la montagne. Les vylorois n’arpentent que peu les profondeurs. La douleur du passé ressurgit parfois. Au centre du massif, se dresse la Panse. Il s’agit d’une gigantesque forteresse de pierres qui, selon les mythes, aurait servi à l’invocation du Traître durant les Guerres Ranoriques. Cet ensemble montagneux est recouvert de brumes durant une longue période d’année. Les habitants ont fini par s’y habituer. La forteresse est désormais propriété des forces vyloroises. C’est ici que sont formés les Serres. Les monts brumeux se jettent dans la mer à l’Est et délimitent la frontière avec le Marais bleu et la ville d’Yveer.
VOIES DE COMMUNICATION PRINCIPALES
Pour les êtres vivants dépourvus d’ailes, le moyen le plus simple et le plus sûre pour rejoindre les premiers atolls de la cordière vyloroise, est la voie maritime. Les embarcations en provenance du bassin accostent régulièrement sur les rives des îles. Le port principal se situe au pied de l’altiport.
Une voie aéronautique relie Vylorinne à Bérynor. Un aéronef marchand effectue la liaison. La traversée demeure onéreuse. De plus, l’accès aux terres vyloroies est soumis à un mandat qui n’est pas délivré aisément. Le peuple des Volâres, bien que neutre, demeure tout de même prudent et la préservation de leur culture est leur priorité.
Pour rejoindre le massif alpin de la Mâchoire, l’alpinisme reste la meilleure option. Ces pics abrupts sont dangereux. La prudence est de mise lors de l’ascension. Aux abords de la Mâchoire, un fjord navigable ouvre la voie au Marais bleu. Il continue sa course plus au Nord et s’écoule à perte de vue.
Les cours d’eau entre les îlots, qui composent Vylorinne, offrent également quelques passages pour de petites embarcations et bateaux de pêche. Cependant, les vestiges du passé ainsi que les bancs de sable en suffisance rendent les expéditions difficiles. Difficiles, certes, mais pas insurmontables.
SOCIETE
Les résidents de Vylorinne sont l’humble peuple des Volâres. Nés libres, puis dominés par les Assteryens, ils ont, au fil des siècles, regagnés leur liberté perdue. Ils sont aujourd’hui réputés pour leur impartialité et leur neutralité.
La société vyloroise est à l’image de sa capitale, la Roquerie. Chaque étage de cette tour imposante représente des classes de la société. Dans les fondations, vivent les malades et les parias. Dans les étages inférieurs, l’on trouve des artisans. Dans les étages intermédiaires, vivent les guérisseurs et la société moyenne. Dans les étages supérieurs, l’on trouve les érudits et les magisters. Et dans l’appentis, demeurent le Chapitre. Ce dernier est le pouvoir suprême du pays.
Sur les atolls, vivent des éleveurs et des paysans. Ils s’occupent notamment des rizières, culture principale du pays.
Le peuple des Volâres est divisé en trois classes sociales principales. Les Serres sont les hommes et femmes prenant les armes. Ils assurent alors le service public, la police, la milice mais aussi des tâches de mercenariat. Les Tsuntsu sont les artisans, les paysans et les commerçants. La dernière classe sociale sont les Sovas. Ces derniers sont principalement des érudits et des politiciens. Leur tâche est l’administration du pays et l’application des lois. A Vylorinne, chaque individu peut choisir sa voie.
Au sein de la population vyloroise, treize d’entre eux sont choisis pour siéger au Chapitre. Le Chapitre des Treize est un conseil qui constitue l’autorité suprême de Vylorinne.
SYSTEME POLITIQUE
Vylorinne représente par sa neutralité, un modèle à suivre pour les autres pays. Malgré tout, le schéma de la société vyloroise n’est pas le meilleur modèle en soi. Les Sovas ne se soucient pas toujours à juste titre des résidents des bas-fonds du nichoir. Et malgré tout cela, les habitants de Vylorinne s’accordent à dire que leur situation est satisfaisante.
Le Chapitre des Treize prend à sa charge l’administration complète des nichoirs et de la Roquerie de Vylorinne. Les sièges qui composent le Chapitre, gèrent les domaines suivants : le commerce, la médecine, la magie, l’agriculture, la faune, la flore, l’astronomie, les religions, la justice, l’économie, l’artisanat, la défense et l’éducation. Les élus du Chapitre sont issus des différents corps de métier et échelons de la société.
Le Chapitre est également mandaté pour régler des affaires lorsque les Conclaves de l’Archipel doivent prendre des décisions. Il tient alors le rôle de jury et de conseillers.
SYSTEME MONETAIRE
Vylorinne a adopté la monnaie de l’Archipel depuis l’union du Bassin intérieur. Avant cela, les Volâres commerçaient avec les habitants du Marais d’Yv’Asheer et avec les Sylves de Da’Asheer, où l’échange de céréales et autres vivres prédominait. L’argent et l’or n’étaient pas les seuls trésors des terres hélydiennes en ce temps-là.
L’on raconte que des pièces de monnaie de fer, estampillée grossièrement, auraient été retrouvées sur des étals d’artisans vylorois. Vylorinne semble avoir commercé avec les terres lointaines de Valkrheim. Voisin de ces terres gelées par la Percée du Nord, il n’est pas impossible que les navires valakriens aient accostés sur les atolls vylorois.
Aujourd’hui, l’Egal est la monnaie prédominante à Vylorinne. Il n’est pas rare que les enfants rapportent dans leur foyer des pièces assteryennes, qu’ils retrouvent en jouant dans les ruines de la cité d’Assteryâ.
RELIGION
Les Volâres sont majoritairement athées. Leur neutralité les pousse à étudier chaque culture et chaque religion du royaume hélydien. Ses études conduisent certains d’entre eux à rejoindre une religion ou un culte.
Cependant, le Chapitre n’autorise pas les lieux de cultes et les symboles religieux sur leur territoire. Le Cloître, puissance militaire religieuse liée à la Théurgie, tente de s’imposer sur Vylorinne. Ces moines-guerriers recherchent à s’approcher des sources ranoriques afin de mieux les détruire, et tout semble les conduire à la Panse.
Les vylorois sont donc libres de leurs croyances pour autant que celles-ci ne sont pas imposées à autrui. Ils respectent toutefois les peuples et leurs cultes. A Vylorinne, le respect, l’honneur et la loi sont primordiaux.